Environ un tiers des chauffeurs de VTC se sont provisoirement retirés du marché, alors que la baisse d'activité, depuis le second confinement, atteint 50 à 70 % par rapport à l'an dernier.
Boulevard Vaugirard, à Paris. Sur plusieurs centaines de mètres, une longue colonne de taxis patiente en file indienne devant l’entrée de la gare Montparnasse, en attente de rares voyageurs. « Avant le confinement et l’épidémie de Covid-19, on attendait entre 15 et 20 minutes pour avoir une course, explique un chauffeur. Mais depuis quelques mois, il faut compter plus d’une heure ».
Comme de nombreuses autres professions, les taxis et VTC se sont pris l’épidémie de plein fouet. Le secteur est loin d’être anecdotique : environ 18.000 taxis et 20.000 VTC opèrent dans et autour de la capitale. Pendant des mois, les touristes étrangers ne sont pas venus, bloqués par les nombreuses restrictions sanitaires imposées partout dans le monde et la mise sous cloche du trafic aérien.
Des réservations encore loin de la normale
Et lorsqu’ils ont pu venir, ils ont préféré les grands espaces aux métropoles. Début août, l’Ile-de-France accusait ainsi un déficit de 16 millions de voyageurs par rapport à l’année dernière. « Paris a aussi perdu sa clientèle d’affaires » relevait cet été Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme, en raison de l’annulation de nombreux séminaires et salons.
Tout cela pèse sur le chiffre d’affaires des taxis et des VTC. Chez Uber, une porte-parole confirme à 20 Minutes que l’activité est loin d’être revenue à la normale : « Le niveau des réservations brutes de trajets (chiffre d’affaires) en France, s’est redressé pour atteindre environ 70 % de son niveau pré-Covid. Le niveau des réservations vers les aéroports français a retrouvé environ 40 % de son niveau pré-Covid. »
Face à ces chiffres catastrophiques, le gouvernement a décidé d’inclure les taxis et VTC dans le « plan tourisme » présenté en juin. Il prévoit notamment une exonération du paiement des cotisations sociales sur la période comprise entre mars et juin 2020. Un vrai soulagement pour la profession, même si les perspectives restent très incertaines